Grammaire 102
Une autre preuve de tant de nonchalance? L'absence de la décision qu'aurait dû prendre l'Académie sur le genre des lettres de l'alphabet. Beaucoup d'esprits de bons sens, et plusieurs grammaires saines, soutiennent que les lettres sont des signes, sont des sons—et que toutes, sous leur apparence féminine, sont des êtres masculins; qu'on doit dire un A, un B, un T, un S.
Or l'Académie écrit dans sa Grammaire: (p. 5, 4e ligne) « une h aspirée »; (p. 21, 8e ligne) « une s au singulier », etc. Adopte-t-elle alors le féminin pour toutes les autres lettres? Pour lui plaire, doit-on dire: une B, une V, une Q? Non, puisqu'elle attribue le masculin à toutes les voyelles: un e muet… Etc. Alors admet-elle que l'alphabet français soit composé de petites filles et de petits garçons?
— Baudry de Saunier, Gaîtés et Tristesses de la Grammaire de l'Académie Française (1932).
Or l'Académie écrit dans sa Grammaire: (p. 5, 4e ligne) « une h aspirée »; (p. 21, 8e ligne) « une s au singulier », etc. Adopte-t-elle alors le féminin pour toutes les autres lettres? Pour lui plaire, doit-on dire: une B, une V, une Q? Non, puisqu'elle attribue le masculin à toutes les voyelles: un e muet… Etc. Alors admet-elle que l'alphabet français soit composé de petites filles et de petits garçons?
— Baudry de Saunier, Gaîtés et Tristesses de la Grammaire de l'Académie Française (1932).
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